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jeudi, mai 20 2010

Brossage et crabe araignée

Ce matin, nous avons fait un brossage avec Laurent Albenga, sur une station proche du vieux port de Fort Dauphin.

Les conditions étaient assez bonnes, environ 5 mètres de visibilité, une mer pas trop agitée. Cela consiste à passer une brosse dure sur la face supérieure et inférieure d'une roche transportable par un plongeur et à l'intérieur des bacs de brossage.



DSC_0080blogALB6 copyright MNHN Alain BARRERE
Laurent Albenga au brossage




Le matériel comprend deux bacs en plastique emboîtés l'un dans l'autre. Les trous du bac supérieur forment un premier tamis pour les éléments grossiers, le filet à mailles fines placés dans le bac inférieur permet de garder les éléments fins. Parfois, nous utilisons marteau et pied de biche pour fragmenter les éléments à cavités.



DSC_0082blogALB6 copyright MNHN Alain BARRERE



La récolte est ensuite tamisée pour la présenter en différents lots aux trieurs. Ce matin, nous avons collecté ce crabe araignée.



TV21-08blogALB6 copyright MNHN Tin-Yan CHAN



Il a la particularité de se recouvrir d'éponges et parfois d'ascidies pour se camoufler. Il appartient à la famille des Majidae. Le voici « déshabillé » par Tin-Yan Chan, spécialiste des crustacés qui a fait ces superbes photos.



TV19-02blogALB6 copyright MNHN Tin-Yan CHAN

samedi, mai 8 2010

A bord de l’Ankoba I

Rudo Van Cosel est notre spécialiste de la collecte à la drague triangulaire. Il est aidé par Faustinato Behivoke, un étudiant malgache associé à l’expédition. Ce matin je les accompagne sur l’Ankoba I, un patsa (type de bateau local). Ces bateaux ont beaucoup de gîte, ce que je peux constater dès la montée à bord. Nous serons quatre sur cette minuscule coquille de noix, et il faut compter aussi le matériel de collecte… Première recommandation : toujours équilibrer le bateau… deux à droite et deux à gauche !


Photo Patsa
Faustinato embarque la drague triangulaire, tandis que Rudo équilibre le bateau.



Ce matin (« comme tous les matins… » me précise Rudo avec un sourire en coin) des réparations mécaniques sont nécessaires. Un petit moteur a été installé dans le bateau pour actionner un treuil. Ainsi il est plus simple de remonter la drague, surtout quand elle est pleine. Mais le démarreur du moteur semble cassé et visiblement il est impossible à réparer malgré plusieurs tentatives. Tant pis, il nous faudra tirer sur le ‘bout’ (corde) pour remonter la drague… Rudo commence par une zone dont la profondeur varie entre 8 et 12 m, dans la baie de Fort Dauphin. Tout en laissant le bateau avancer à petite vitesse, il jette la drague triangulaire (triangle métallique auquel est attaché un filet et qui est relié de l’autre côté au bateau par un bout). Celle-ci se pose sur le fond, puis par un subtil jeu d’accélérations et de ralentissements du patsa, nous tirons la drague tout en raclant ainsi le fond. Sable et organismes divers s’y engouffrent. Rudo a décidé de passer ses commandes à la manière locale et alterne donc des « oniva » (écriture phonétique !... à traduire par « on avance ») avec des « moura moura » (comprendre « doucement maintenant ! »). Un trait de drague dure 10 à 20 minutes (notamment selon le poids de la drague).


Photo drague tirer
Rudo manipule le ‘bout’ qui retient la drague, lors d’un « trait »



Notre première collecte nous ramène un filet de pêcheur, qui n’était pas signalé par des bouées, comme c’est habituellement le cas. Démêler les mailles de la drague de celles du filet n’est pas chose aisée… Nous partons plus loin pour effectuer de nouveaux traits. Faustinato note chaque station (zone prospectée) et chaque trait dans un ‘cahier de stations’.


Photo drague vider
À chaque remontée de drague, Rudo en vide le contenu dans une baille et inspecte consciencieusement, à la recherche d’éventuelles bonnes trouvailles



Toute la matinée, nous créons l’attraction car de nombreuses embarcations de pêcheurs traversent la baie.


Photo pirogue
Des malgaches en pirogue traditionnelle nous dévisagent, intrigués



La pêche ne se révèle finalement pas miraculeuse… un crabe, quelques mollusques, surtout des algues vertes (ce que Rudo appelle « la soupe de verdure ») et même une bouteille en plastique que nous ramenons au laboratoire car des organismes vivants ont visiblement déjà eu le temps de s’y fixer ! On ne sait jamais…


Photo soupe verte
La récolte de la matinée : « sopa verde »

vendredi, mai 7 2010

Les biologistes marins de demain ?

La science, c’est formidable. C’est encore mieux quand on sait la faire partager.


Photo 1
Sophie Pons fascine les CM1 de l’Ecole française de Fort Dauphin.



Dans le cadre du volet pédagogique de l’expédition, des actions sont menées en direction des écoles malgaches. Cette semaine, Sophie Pons et Alain Barrère, enseignants (et correspondants sur ce blog), ont fait une intervention dans les classes de l’Ecole française de Fort-Dauphin pour expliquer les objectifs et méthodes de La planète revisitée. Sujet de l’exposé donné : le trajet d’un échantillon de la collecte à la collection.


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Alain Barrère, lui, fascine les CP.



Mercredi avait lieu la journée portes ouvertes sur le site de l’expédition. Plusieurs classes sont venues visiter notre laboratoire (Ecole française, mais aussi l’Ecole Ampasamasay et les étudiants du Centre écologique de Lebanona). Les scientifiques présents (Laurent Charles, Barbara Buge, Bob Abela, Lalaina Ravaloson, Clémence Vololoniaina Ravelo et Tin-Yam Chan) ont animé quelques ateliers pour les apprentis biologistes. Une journée qui suscitera peut-être des vocations.


Photo 3
Laurent Charles et les enfants devant les bacs de tri du laboratoire.

samedi, mai 1 2010

A la découverte des écoles de Fort Dauphin

Depuis plusieurs mois, j’entretiens une correspondance régulière avec l’école française de Fort Dauphin. En effet cet établissement relaye à Madagascar le projet pédagogique de l’expédition « La Planète Revisitée », via le réseau de l’alliance française (AEFE). Ainsi plusieurs écoles de Madagascar participent depuis septembre dernier au volet éducatif de la mission.


A présent sur place, je tiens à rendre visite à mes collègues enseignantes de l’école française ! L’école, située en bordure de la rue principale de Fort Dauphin, est constituée de 3 bâtiments. Elle accueille 6 niveaux de classes, pris en charge par 7 enseignants, dont trois titulaires de l’éducation nationale française et 4 professeurs malgaches.


batiment central ecole
Un des 3 bâtiments de l’école française de Fort Dauphin



Anne, enseignante en petite et moyenne section de maternelle, m’accueille et me fait visiter sa classe, équipée de tables et chaises qu’elle a elle-même repeintes à son arrivée durant l’été 2008. A Madagascar, il faut souvent faire les choses soi-même. Les peintures en outre, tout comme diverses fournitures, ne sont pas toujours très accessibles. Et le budget de fonctionnement de l’école repose essentiellement sur les versements faits par les parents lors de l’inscription des élèves. Ceux-ci sont pour la plupart des enfants malgaches, fils d’employés dans les banques ou sociétés de Fort Dauphin.


classe Anne
La classe de la petite et moyenne section de maternelle



Anne tient à me montrer le mini-musée de la mer, qui mobilise la plupart des classes de l’école depuis le début de l’année. En effet, l’école, pour se mettre au diapason de l’expédition, a décidé de découvrir la biodiversité du littoral de Fort Dauphin. Sorties sur le terrain pour des observations et collectes de sables, coquillages, algues… sont donc organisées depuis plusieurs mois. Les échantillons rapportés par les élèves ont fait l’objet d’activités variées : tri selon différents critères (selon l’âge des enfants), recherche documentaire sur la biologie des spécimens rencontrés, rédaction de fiches d’identité pour certains animaux, productions artistiques autour de la couleur… Les objectifs poursuivis par les enseignants sont nombreux, de l’acquisition de vocabulaire à la découverte de la biodiversité marine locale, en passant par l’apprentissage du dessin ou de l’écriture pour représenter et décrire leurs découvertes.

anne
Anne et l’une des productions réalisées par ses élèves de 3-4 ans



L’objectif de l’école est d’exposer l’ensemble des travaux réalisés par les élèves, dans un mini-musée de la mer. Une salle de l’école a donc été dédiée à la présentation des échantillons, des posters, des dessins et autres mobiles… Une petite plage a même été reconstituée, jusqu’aux bouteilles vides qui malheureusement peuvent aussi la joncher, l’objectif étant également de sensibiliser les enfants à la responsabilité de l’homme vis-à-vis de son environnement.


poster vert
Un exemple de poster réalisé par les enfants de 3-4 ans, basé sur le tri à partir de la couleur verte




mobiles
Mobiles réalisés par les élèves de maternelle



production primaire
Production primaire



productions primaire 2
Les posters et objets collectés par les élèves de primaire



mini plage
Mini plage



Quelques aperçus des objets et posters exposés dans le « mini-musée de la mer » de l’école française ; les 3 posters colorés ont été réalisés par les élèves de 3 et 4 ans sur le thème de la couleur pour présenter les objets collectés ; les mobiles furent l’occasion de dessin et découpage de formes ; les élèves de primaire ont installé la mini-page et fait des fiches d’identité comme celle qui présente ici l’anémone .


Le souhait des élèves est à présent d’organiser une petite inauguration de leur exposition, si possible en présence des scientifiques de La Planète Revisitée ! Les enfants, comme les enseignants d’ailleurs, espèrent aussi pouvoir nous rendre visite dans l’hôtel où nous sommes installés, pour rencontrer les chercheurs et voir le laboratoire… à suivre…

Avant mon retour à la ‘base’, je fais un détour par une école malgache de la ville. Les enseignantes semblent ravies de cette visite et me proposent d’entrer quelques instants dans une des 2 classes. Je suis accueillie par 70 élèves lancés dans des additions et qui s’arrêtent immédiatement pour dévisager cette « professeur venue de France ». Ils ont en moyenne 6 à 7 ans. Je fais quelques photos et ils me pressent de les leur montrer avant de repartir…


Ecole malgache
Une école malgache à Fort Dauphin



eleves ecole malgache
Les élèves de l’école malgache lors de ma visite surprise