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mardi, mai 11 2010

Dans la réserve de Nahampoana

Je quitte l’expédition pour rentrer à Paris demain. Julien et Alain continueront à alimenter ce blog, pour les quelques jours qui restent à Fort Dauphin, mais aussi depuis le site de Lavanono jusqu’à la mi-juin, et depuis l’Antéa, le bateau de l’IRD qui rejoint bientôt la mission.

Si les compartiments négligés, donc peu connus, de la biodiversité sont au cœur de « La Planète Revisitée », et tout particulièrement ceux qui concernent le monde marin pour la mission « Atimo Vatae », la biodiversité terrestre malgache est également très attirante. Et beaucoup d’élèves s’y sont intéressés cette année dans le cadre du volet éducatif de l’expédition. Difficile de rentrer sans faire le tour d’une réserve pour prendre quelques photos… Des baobabs au Pachypodium en passant par la fameuse pervenche de Madagascar, je révise quelques notions de botanique ou d’endémisme insulaire.


Photo pachypodium
Pachypodium (qui signifie « pied épais »).


Nous croisons une tortue, un caméléon, des oiseaux, des papillons, quelques magnifiques araignées… Les lémuriens sont bien sûr au rendez vous et plusieurs espèces peuvent être observées… Voici quelques photos pour les élèves qui en rêvent…


Photo sifaka
Propithecus (appelé souvent ‘sifaka’ en raison de son cri d’alerte) capable de pirouettes et de sauts étonnants.




Photo maki catta
Lemur catta (aussi nommé maki catta), le fameux lémurien à la queue rayée de noir et de blanc.

vendredi, avril 30 2010

Des stars sous les flashes

Une fois les espèces collectées, elles suivent une chaîne de traitement : tri, analyse, identification génétique… Un travail de fourmi sur des organismes souvent minuscules. Dans cette chaîne, la photographie est un maillon primordial. Au laboratoire, deux artistes de la macro oeuvrent à la mise en images de cette biodiversité.
Spécialiste des crustacés, Tin-Yam Chan est professeur à la National Taïwan ocean university. C’est un habitué des missions d’exploration. Il a notamment confirmé la découverte de plusieurs nouvelles espèces de crevettes lors d’une campagne de la Planète revisitée dans le canal du Mozambique en avril 2009.
Bob Abela vit à Guam, une île américaine du Pacifique. Ingénieur de profession, la biologie marine est sa grande passion. Il fait partie de ces amateurs éclairés invités par l’expédition du fait de leurs compétences. Il est chargé de photographier les mollusques. Armés de flashes ultra-puissants et de microscopes, Tin-Yam et Bob immortalisent les petits animaux qui sont les grandes stars de l’expédition. Le résultat est spectaculaire. Regardez.

Homard
Panulirus homarus rebellus. Cette langouste est endémique dans la zone Madagascar-Afrique du Sud.
Crédit photo : Tin Yam Chan.



Crabe
Ce crabe mesure environ 1 cm.
Crédit photo : Tin-Yam Chan.



Haminaea
Haminaea. Ce mollusque est quasiment invisible à l’œil nu.
Crédit photo: Bob Abela.



Lyria Patbaili
Lyria patbaili. Un volute endémique du sud malgache. Il a été nommé d’après son découvreur, Patrice Bail.
Crédit photo : Bob Abela.

mardi, avril 20 2010

La Planète Revisitée, acte 2

Lors de la première expédition, nos scientifiques ont sillonné les forêts du Mozambique nord. Ils en ont rapporté des milliers de spécimens d’animaux et de végétaux. Un trésor encore en cours d’analyse. Les premiers résultats et les nouvelles espèces découvertes seront dévoilés prochainement.

Dans quelques jours, une nouvelle équipe sera sur le terrain, à Madagascar. Sous la houlette de Philippe Bouchet, professeur au MNHN spécialiste des mollusques marins, ce sont plus de 50 personnes venues d’une quinzaine de pays qui navigueront dans le sud du pays à la recherche des poissons, algues, coquillages et autres crustacés. Sur la côte ou au large, pendant 7 semaines, nos explorateurs naturalistes passeront au peigne fin la faune et la flore pour inventorier la biodiversité marine régionale. Un défi exaltant dans cette île connue par son incroyable richesse en espèces endémiques.

Ce blog sera le carnet de terrain 2.0 de l’équipée. Au jour le jour, vous serez informés en direct de la vie de l’expédition, des petits évènements et grandes découvertes qui la rythmeront. Une expérience humaine rare doublée d’une mission exceptionnelle par son ampleur et ses objectifs. Rappelons qu’il s’agit de revisiter la planète pour, au bout du compte, trouver les moyens de la sauver.

Vous serez ici aux premières loges pour assister à cette aventure.

Plage de Tulear dans le Sud malgache

Plage de Tulear dans le Sud malgache. Crédit photo : Line Le Gall, MNHN

samedi, novembre 28 2009

De drôles d’oiseaux

On les appelle Batman et Robin. Parce qu’ils travaillent en binôme. Et parce que l’un d’eux est spécialiste des chauve-souris. Mais Jean-Marc Pons et Jérôme Fuchs sont venus au Mozambique pour étudier les oiseaux avant tout. Le premier est maître de conférence au Muséum national d’Histoire naturelle, le second chercheur post-doctoral à Berkeley (après une thèse au Muséum).

Chaque matin, ils sont les premiers en route pour aller relever leurs filets. Ils y ont attrapé environs 200 volatiles, représentant une cinquantaine d’espèces différentes. Parmi les plus notables, on trouve le Sheppardia gunningi, dont la présence dans cette région n’était pas répertoriée jusqu’ici.

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Sheppardia gunningi. Crédit photo : Jérôme Fuchs


Sans oublier quelques beaux étourneaux (Lampotornis elisabeth) et marins chasseurs, comme l’Ispidina picta.

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Ispidina picta. Crédit photo : Jérôme Fuchs


Les oiseaux collectés sont analysés sous toutes les coutures. Mesures du tarse, du bec, des ailes, poids, couleurs, etc. On prélève également quelques gouttes de sang pour l’étude génétique. « Nous essayons de retracer les liens de parenté, d’évaluer les différenciations entre populations. Nous utilisons l’ADN comme mémoire du passé pour comprendre l’histoire de l’évolution des oiseaux. »

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Jean-Marc Pons et Jérôme Fuchs, ornithologues au travail.


Une lignée inédite dans la région ? « Non, pas pour l’instant en tout cas. Mais cet endroit n’avait jamais été vraiment étudié auparavant. Notre travail apporte une petite pierre supplémentaire à l’inventaire de la biodiversité. »