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samedi, mai 29 2010

Opération mise à l’eau

Lavanono est un village de pêcheurs. Il y a donc la mer. Mais il n’y a pas de port. Juste une plage. Deux de nos bateaux ont voyagé par voie terrestre depuis Fort Dauphin. Une aventure en soi. Arrivés au village, il faut les mettre à l’eau. Pas une mince affaire non plus



Photo 1 :

Il a fallu descendre un de nos Bombard de sa remorque et le transporter sur la plage à bras d’hommes, avant de lui faire franchir la barrière de vagues. C’est du sport.




Photo 2 :

Le Patsa, bateau de dragage utilisé par Rudo von Cosel. Il pèse deux tonnes (le bateau, pas Rudo). Ce qui nécessite une vingtaine de personnes pour le manoeuvrer à terre.




Photo 3 :

Cette pirogue locale emmène les plongeurs jusqu’aux bateaux qui mouillent à l’écart des vagues. On notera le flegme du pilote Elie Jean (à l’avant) alors que son embarcation décolle.

lundi, mai 17 2010

Le sacrifice du zébu

Voici la vidéo d’une cérémonie traditionnelle dans un village côtier. Avertissement : certaines images peuvent choquer.







Pour collecter la faune et la flore d’un territoire, il faut l’assentiment de la population locale. Un travail de préparation en amont est donc nécessaire. Dans la Baie des galions, les habitants du village d’Italy nous ont demandé de participer à la cérémonie de sacrifice du zébu.

Une coutume assez répandue dans la région d’Anosy. Les sacrifices peuvent avoir lieu pour les grandes occasions (mariages, enterrements…) ou pour s’attirer les faveurs des esprits (pour les récoltes, notamment).

Dans notre cas, la cérémonie scelle le contrat entre la population et l’expédition. La Planète revisitée a donc financé l’achat du zébu (600 000 ariary, soit environ 240€) dont la viande est répartie entre les familles du village. Un rite d’intégration doublé d’une sorte de taxe professionnelle.

lundi, mai 3 2010

A la recherche de nouveaux sites de collecte

Les premiers sites de collecte visités par l’équipe marée se révèlent moins riches que souhaité. Philippe Bouchet, chef de mission, et Pierre Lozouet, responsable de l’équipe « marées », décident d’organiser une sortie pour repérer dans la région de nouveaux sites intéressants. Une petite équipe est constituée, dirigée par Tsirivelo, biologiste malgache. Il souhaite nous montrer la plage de Lokaro, à côté du village d’Evatraha. Départ à 8h dans un 4 X 4 sans âge, mais conduit avec brio par Jean Claude notre chauffeur pour la journée. Le trajet est difficile car nous sommes très rapidement sur des pistes où alternent trous et bosses… et notre véhicule n’a guère d’amortisseurs. Les paysages traversés sont splendides, car pour atteindre la plage de Lokaro, nous devons faire une boucle et passer par l’intérieur des terres.


plan region fort dauphin
La région de Fort Dauphin



paysage
La chaine de montagnes Anosy



Nous longeons ainsi la chaine montagneuse Anosy, et traversons plusieurs forêts sèches, avant d’atteindre des étendues plus arides jusqu’au littoral, où la piste ensablée termine dans les dunes. Sur le chemin nous croisons de véritables forêts de Ravinala (Ravenala madagascariensis ou arbre du voyageur). Dans une petite zone marécageuse, nous observons des Nepenthes (Nepenthes madagascariensis).


nepenthes
Nepenthes sur le bord de la route ; cette plante vivace porte des urnes munies d’un couvercle et remplies d’un liquide gluant qui attire les insectes



Au village, un arrêt est indispensable chez le chef du village et son fils, qui nous donnent l’autorisation de nous rendre à la plage pour une collecte. Nous croisons des femmes qui tressent le mahampy pour faire des nattes.


village
Le village d’Evatraha



Le site de Lokaro est splendide avec d’un côté la lagune, bordée d’un début de mangrove, de l’autre la plage de sable blanc à laquelle fait face un petit îlot qui nous intrigue.


plage lokaro
La plage de Lokaro



En dehors de quelques littorines et crabes, le repérage dans la lagune se révèle un peu décevant. Il faudra revenir avec un bateau et remonter sur plusieurs kilomètres sans doute pour prospecter encore sur les rives.


recolte lagune
Pierre et Lalaïna collectent et tamisent du sable dans la lagune ; le tamisage permet d’éliminer une partie du sable (grains les plus fins), la fraction restant dans le tamis est conservée et sera étudiée à la loupe binoculaire dès le retour au laboratoire, pour y rechercher des mollusques et crustacés microscopiques





Après un court repas, nous nous équipons pour visiter l’îlot. Il faut traverser un bras de mer, avec de l’eau jusqu’à la taille pour l’atteindre. Sur place, nous sommes accueillis par une faune et une flore étonnante. Le site présente une surprenante variété de milieux : un petit récif corallien, quelques palétuviers (arbre typique des mangroves), un platier battu par le vent et les vagues, tandis que sur l’autre côte ce sont des blocs sur lesquels des lézards s’exposent au soleil.


platier Ilot
Le platier qui s’avance dans la mer héberge de nombreux organismes, mais il faut souvent soulever les algues, fouiller les creux de la roche, ou encore utiliser masque et tube pour les trouver





Cet îlot est décidément prometteur, Pierre Lozouet revient enchanté. Il a notamment repéré la coquille vide d’un ormeau qui l’interpelle et espère le trouver vivant lors d’une prochaine collecte sur le site. Dans la voiture qui nous ramène à la nuit tombante, il réfléchit à l’organisation d’une nouvelle équipée dès le lendemain, avec le matériel adapté pour une collecte plus importante.


collecte Sac Ilot
Un des sacs d’échantillons collectés sur les rives de l’îlot de Lokaro

vendredi, novembre 27 2009

Auto-stop

Nous vivons depuis plusieurs semaines à quelques kilomètres du village de Nhica da Rovuma. Nous essayons de faire en sorte que notre présence ne trouble pas trop le quotidien des habitants. Une interaction se crée naturellement. Nous traversons quotidiennement Nhica, les villageois passent régulièrement par notre campement pour aller aux champs. On se dit « Jambo » en souriant, mais la communication est vite limitée par la barrière linguistique.

Toutefois, des collaborations ont lieu. Pro-Natura a fait construire un four à pain à Nhica. Des hommes du village sont parfois employés par nos scientifiques. Ils sont une aide précieuse pour la collecte des animaux.

Nous avons déjà parlé ici des différents problèmes de Nhica : accès à l’eau, isolement, absence de transport, entre autres. L’objet de notre expédition est la conservation de la biodiversité. Pas le développement ou le soutien aux populations rurales. Ce qui n’empêche pas de donner un coup de pouce de voisinage à l’occasion. Ce matin, Amina Asman devait se rendre à l’hôpital de Palma, 40 km de brousse plus loin. Une grosse journée de marche pour un homme en forme. Amina est enceinte de plus de huit mois. Russel Scott, notre photographe-chauffeur l’a conduit à l’hôpital, en compagnie de Daniel Nyavikondo, l’infirmier de l’expé. Ce n’est pas grand-chose. C’est la moindre des choses.



enceinte_v.jpg

Une voiture, parfois, c’est pratique.



vendredi, novembre 20 2009

Histoires d’eau

On a facilement tendance à oublier à quel point il est pratique d’avoir un robinet qui fonctionne. En Afrique, l’accès à l’eau est un enjeu quotidien.

Notre camp a été monté au milieu du bush. Comme nous sommes des êtres vivants, nous avons besoin d’eau. Celle que nous utilisons nous est fournie par la compagnie pétrolière canadienne Artumas, qui prospecte dans la région. La société a foré son propre puits et nous laisse y accéder, gratuitement. Tirée en profondeur, cette eau a un goût qu’on n’hésitera pas à qualifier de dégueulasse. Mais elle est saine. Pas besoin de la traiter.

Nous allons la chercher à Palma avec une citerne de 1500 litres tous les 2 ou 3 jours. Soit 5 heures de route. Cela coûte de l’essence et du temps.

citerne_1.jpg

Notre robinet.


« L’important, c’est de ne pas empiéter sur les ressources des villageois. Pour nous, l’accès à l’eau est une question d’argent. Eux, il s’agit de leur vie », explique Mark McAdam, un des responsables de notre camp.

Il n’y a pas d’eau à Nhica de Rovuma. Les villageois ont creusé des trous dans la prairie pour collecter l’eau de pluie. Elle n’arrive toujours pas. Ils vont donc se fournir vers le lac, assez éloigné. Ce sont principalement les femmes et les filles qui vont chercher l’eau dans des bassines qu’elles portent sur leur tête. Belles images pour les photographes, dos fracassé pour les porteuses. Ce travail représente une grande partie de leur quotidien.

femme_eau_1.jpg

« Bonjour mademoiselle »


Histoire enseignée dans les cursus humanitaires : une ONG débarque dans un village africain, constate que les femmes doivent marcher 10 km pour aller chercher l’eau et construit un puits au centre du village pour les soulager. Pour se rendre compte après coup que le temps de l’eau était le seul où les femmes restaient autonomes, sans la pression des hommes. En modifiant l’agencement social, le nouveau puits a finalement réduit leur liberté. « J’ai entendu des histoires de femmes détruisant les puits pour pouvoir conserver leurs habitudes » confirme Mark McAdam. Pas simple, le développement. Comment l’eau est-elle utilisée au camp ? Il faut d’abord boire et cuisiner. L’organisation nous a briefé : même si nous disposons de petits seaux faisant office de douche, la toilette n’est pas une priorité. Alors oui, nous sentons parfois le phacochère, mais c’est le prix à payer pour faire avancer la science. Au village de Nhica, le concept de douche n’existe pas. Les habitants se lavent au lac, quand ils le peuvent.

Notre expédition utilise environ 800 litres d’eau par jour. Soit environ 20 litres par personne. C’est à peu près la consommation d’une famille entière au village.

En France, la consommation domestique par habitant s’élève à 137 litres par jour.

samedi, novembre 14 2009

Dans l’intimité du village (2e partie)

Après avoir conversé avec le conseil du village de Nhica, nous visitons la mosquée, l’église et rencontrons le directeur de l’école.

Se promener seul, il faut oublier. J’attire toute l’attention avec ma peau blanche et mon appareil photo. Une nuée de gamins me suit dans un tourbillon de curiosité et d’excitation. C’est mignon. Ce n’est pas complètement mignon, car ils sont parfois en haillons, souvent sans chaussures, et pas toujours en très bonne santé. Un bambino revêt un maillot du RC Lens. Une fille de 4 ans porte un nouveau-né dans son dos. Les plus petits sont effrayés par ma présence. « Tu es sûrement le premier blanc qu’ils voient », m’assure mon acolyte Hermenegildo. En dehors des membres de notre expé. en ce moment et de chasseurs occasionnels, Nhica ne connaît pas beaucoup de passage.

Enfant mozambicain

Les petits gars de Nhica.


Nous marchons entre les maisons en torchis, agencées en ordre régulier. Il y a des rues, ce qui est plutôt atypique dans un village africain. « Cela montre l’influence architecturale du Frelimo, le parti libérateur d’inspiration marxiste », m’expliquera Olivier Pascal, le chef de notre expé.
Des ados essayent de capter le signal d’une radio avec un petit poste déglingué. Des hommes jouent aux dames sous un arbre. Un vélo passe, chargé de quelques poissons.

On nous ouvre la mosquée.

La mosquée

La mosquée des femmes. On notera le tissu imprimé football.


Sur la terre battue, des nattes tressés, quelques chapelets, un mégaphone pour l’appel à la prière. On me montre le côté des hommes, puis celui des femmes. Sans que je leur demande, des habitant(e)s simulent une prière pour mon appareil photo. La société du spectacle existe aussi à Nhica. Nous passons devant l’unique magasin du village, qui vend des piles et des cigarettes.

Le commerce

Le petit commerce.


Nous visitons ensuite ce qui doit être la plus petite église du monde. Une case surmontée d’une croix. Je passe à peine par l’ouverture de la porte. Une planche plus ou moins dressée fait office d’autel. On doit pouvoir faire tenir dix personnes dans cet édifice.

Voici maintenant l’école. C’est un bâtiment en torchis, récent, avec trois salles. Il y a un tableau. Quelques bouts de bois liés entre eux forment des bancs. Rien d’autre. 250 élèves de primaire, de 6 à 15 ans environ, y apprennent la lecture, le calcul et le portugais. Il n’y a pas d’enseignement secondaire.

L'école

Les enfants devant l'école.


Nous rencontrons Alfonso Focas, le directeur de l’école, qui est assisté par cinq instituteurs. Les conditions de travail sont dures. Ces enseignants ne viennent pas de Nhica. Ils vivent ici pendant la semaine, dans une maison qu’ils louent, et rentrent parfois le week-end dans leur famille. Pour se nourrir, ils disposent d’un champ. Nous n’avons pas réussi à connaître leur salaire exact. On peut toutefois imaginer qu’ils ne disposent pas de golden parachutes.

Comment ça se passe au quotidien, senhor director ? «Nous manquons de moyens. Nous avons des livres de lecture en nombre suffisant, mais il faudrait une salle d’eau, des bureaux, un toit qui ne laisse pas tomber la pluie en classe. Les élèves se comportent bien, ils sont intéressés par l’école, nous avons des résultats. Mais il y a de gros problèmes d’assiduité. Les enfants doivent souvent aller aux champs pour aider leur famille à surveiller les éléphants. Nous avons plus de garçons que de filles, car elles doivent rester chez elles pour s’occuper des plus jeunes. L’éloignement est un autre problème. Nous n’avons pas de moyens de transport. Le collège se trouve à Palma, c’est trop loin. Après la primaire, les enfants ne peuvent pas continuer leurs études. Ils vont travailler au champ. Aucun enfant de ce village n’est jamais devenu instituteur. »

vendredi, novembre 13 2009

Dans l’intimité du village

Nous avons rencontré les notables du village de Nhica de Rovuma. Pour (essayer de) retranscrire leur point de vue.

C’est toujours compliqué de parler de la pauvreté en Afrique. On tombe facilement dans les écueils du misérabilisme stérile, du paternalisme post-colonial ou des clichés à 2 francs CFA. Sur les questions de développement, les paroles médiatiques nous viennent des ONG ou des politiques. Assez rarement des premiers concernés, les habitants de l’Afrique rurale.

Je me suis rendu au village de Nhica de Rovuma, non loin de notre campement, accompagné par Hermenegildo Matimele, un des botanistes mozambicains de l’expédition. Rapidement, nous avons été invités à la « mairie », la seule maison en dur, où se réunit le conseil du village. Soit une quinzaine de personnes, principalement des hommes âgés mais aussi quelques jeunes et des femmes. Le tout est présidé par le chef du village.

Moins de 12 heures après voir interviewé Albert II de Monaco, à la tête d’un des états les plus prospères du monde, je rencontre donc les dirigeants d’un village oublié au fond d’un des pays les plus pauvres. Je n’ai pas changé de chemise.

Je pose mes questions en anglais à Hermenegildo, qui les traduit en portugais au chef, qui les traduit en swahili aux autres. Ils discutent entre eux et la réponse remonte suivant le même trajet linguistique. Les propos retranscrits ici sont donc énoncés au nom de la communauté par Alfonso Dali, le chef du village.

chef_v.jpg
Le chef du village s’appuie sur une pompe qui ne fonctionne pas.



Combien y a t-il d’habitants à Nhica de Rovuma ?
Nous sommes 1331. Nhica est le nom d’une herbe, qui est utilisée pour fertiliser le sol. La Rovuma est la rivière à quelques km d’ici (NDLR : à la frontière tanzanienne).

Quelle est l’histoire du village ?
En 1964, pendant la guerre d’indépendance, une communauté s’est regroupée ici. C’était plus facile pour s’entraider et survivre.

Pourquoi avoir choisi cet endroit ?
C’est un lieu un peu en hauteur. Et il y avait de l’eau dans le village, ce n’était pas un problème. Maintenant, il n’y a plus d’eau. On ne sait pas pourquoi. Le puits construit récemment par la compagnie pétrolière Artumas ne fonctionne pas. Il descend à 50 mètres, ce n’est pas assez. Quant au puits de l’époque portugaise, il ne marche plus depuis longtemps. Il faut aller chercher notre eau avec des seaux, un kilomètre plus bas.

Que cultivez-vous ?
Du manioc, du maïs, sorgho, du riz. (NDLR : les villageois vivent aussi de la pêche et de la chasse).

Il y a beaucoup de pans de forêt brûlés dans les environs…
On ne met pas le feu à la forêt. On coupe des arbres pour faire des champs, puis on brûle les restes pour fertiliser. Mais le feu s’échappe parfois.

Les animaux sauvages sont-ils un problème ?
Il y a eu des accidents avec les lions il y a 7 ans. Le plus gênant, ce sont les éléphants qui cassent tout dans les champs. Nous avons construit des tours de garde. Des veilleurs y passent toutes les nuits jusqu’à la moisson, pour surveiller et faire fuir les éléphants.

De quels équipements le village dispose-t-il ?
Il n’y a pas d’électricité, pas de télé. (NDLR : il y a toutefois une parabole dans le village). Le four à pain a été construit cette année par l’équipe de Pro-Natura International. Il peut produire 150 pains par jour.

Quelles religions sont pratiquées ici ?
Nous sommes majoritairement musulmans, nous avons une mosquée avec un imam. Il y aussi 6 familles catholiques, avec une église. Il n’y a aucun problème entre les confessions.

Et la musique ?
Nous dansons le Mizobe, le Quelimo, le Singue. Cela donne de la joie. Nous avons uniquement des percussions, pas d’autre instrument.

Alfonso, comment êtes vous devenu chef ?
Il y a eu des élections. Nous préparons actuellement les prochaines.

Comment fonctionne la justice ?
S’il y a des désaccords, nous tenons un conseil de village. En cas de problèmes graves, ça se règle à Palma.

Quels sont vos principaux problèmes ?
L’eau, la santé et l’éducation. Et aussi le transport. Pour se faire soigner, Palma est à 30 km, soit 2 heures de route. (NDLR : il n’y a aucun véhicule motorisé au village, seulement quelques vélos).

Qu’attendez-vous de la part du gouvernement ?
Nous voudrions la restauration de la vieille route. Le gouvernement promet, mais rien n’arrive jamais.

Comment voyez-vous les blancs qui passent parfois dans votre village ?
On aimerait qu’ils puissent nous aider dans nos problèmes.

C’est à dire ? Vous voudriez une aide matérielle, un apport technique, des moyens de formation ?
(ici s’engage une discussion de 20 minutes entre les villageois puis la réponse surgit); On voudrait un tracteur.

Quelqu’un sait conduire dans le village ?
Non. Mais on apprendrait.

Demain, la deuxième partie de l’article sur Nhica

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